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14 mai 2020

JOUR 5 - 4 septembre 2018 Rabanal del Camino - Molinaseca (26km)

JOUR 5
4 septembre 2018 Rabanal del Camino - Molinaseca (26km)
C’est un autre défi que celui du jour qui nous fera passer de 1150m à 1515m sur une distance de 11km, mais la montée ne nous fait pas peur … Ensuite, plus difficile, redescendre pendant 15km jusqu’à 590m. Quasiment mille mètres de dénivelé négatif. Le bonheur d’Odile et la misère de mes genoux s’ils n’y mettent pas du leur.
« Je ne suis pas superstitieux, ça porte malheur » disait Jean-Paul Sartre (en me copiant) d’où le passage devant les portes-cierges, on n’est jamais trop prudent !
En route pour Foncebadon puis le calvaire de Cruz de Ferro dont la base est constituée de terre et de cailloux apportés depuis des siècles par les pèlerins, ils se défont ainsi du poids de leur superficialité et font route comme des hommes neufs vers le tombeau de Saint Jacques.
 

Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image002      Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image004

 

Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image006

 
En chemin, nous faisons quelques pauses-images, et je fais aimablement remarquer à Didile que nous sommes bien braves, Mumu et moi, de toujours mettre la naine au milieu (afin de la mettre en valeur évidemment).
Et là, cette ingrate, cette perfide petite personne, me rétorque du tac au tac «oui, heu, je ne suis peut-être pas très grande, mais moi on ne peut pas m’appeler «la boule», gna gni gnagna agueu, agueu …» (pour ces dernières paroles, j’ai un doute, mais c’est cohérent avec le personnage.)
Traîtresse ! Putois perfide ! Comme je l’évoquais plus haut, je suis devenue récemment la (magnifique et jeune) aïeule d’un (encore plus jeune et magnifique – éveillé- exceptionnel) petit Gaspard. Par attention et sollicitude envers ma fillotte bien-aimée, j’ai en effet été victime d’une couvade, autrement dit d’une grossesse d’accompagnement psychologique qui consiste à prendre quelques kilos dans un but purement compassionnel et thérapeutique.
LA BOULE !!! Vous voyez à quel point Odile Passe-Partout (si, si, c’est son vrai nom de famille) est infâme.
Elle ira peu de temps après traiter Mumu, son amie chère, de « QUILLE ».
Imaginez l’association : la naine, la boule et la quille …
Par la suite, elle tentera même l’injure puisque me voyant descendre en pas de patineur pour économiser mes genoux, elle commentera sournoisement : « tiens, la marche de l’empereur »…
Être comparée à un manchot est en soi déjà désagréable, mais sans doute avinée (elle doit boire en douce, c’est le genre), elle a en réalité articulé « tiens, la marche de l’ampleur », ce qui vous reconnaîtrez est un lapsus excessivement maladroit quand la personne visée est la narratrice… mais je suis magnanime et ne lui en tiendrais pas rigueur … (Rrrrgnnnn, « la boule » pffffff- borborygmes- « la boule » grumpfff, « l’ampleur », je t’en ficherais, moi!).
Au sommet de la Cruz de Ferro, nous posons pour la postérité, Mumu dépose un coquillage ramassé sur la côte d’Argent.  Quelques km plus loin, nous faisons halte au donativo de Manjarin pour boire un thé et pour qu’elle tente d’emballer façon Christo son pauvre petit orteil toujours défaillant.
 

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Nous repartons vers le point culminant de l’étape, le col de las Antenas,  commençons la loooongue descente, à peine interrompue par une collation (la fameuse ensalada mixta) à El Acebo et plongeons dans les odeurs d’ambre vers Molinaseca. Les paysages sont somptueux, la végétation est un mélange de bruyères mauves et violettes, de genêts et de cistes ladanifères, un paradis pour parfumeur. Une lourde odeur de santal et d’encens nous accompagne jusqu’à l’arrivée, bienvenue après ces coulées de pierres, non sans avoir croisé la route d’un magnifique lézard ocellé, le « timon lepidus », plus gros lézard d’Europe, qui nous a fait la grâce de se laisser photographier !
Après ces agréables observations de faune et de flore locales, nous traversons le pont du rio Meruelo pour entrer dans Molinaseca et à l’hôtel El Refugio, tout au bord du rio où nous récupérons nos bagages pour les hisser dans la chambre sous les toits, le détail a son importance.
 

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Apéro-bière, fait chaud, on a marché, grimpé, descendu, on en boit une et sa petite sœur…
Il est temps de manger et nous prenons place dans la salle de restaurant où prise d’une crise de mégalomanie polyglotte, j’intime l’ordre à mes comparses de leur laisser voir l’étendue de mes progrès en langue castillane (je précise parce qu’en fait l’espagnol, ça n’existe pas ! Ces gens là parlent basque, catalan, léonais, galicien, j’en passe et donc quand ils ne font pas de crise identitaire, ils s’expriment en castillan)
Je commande du terneras pour Didile et du merluzza pour Mumu et moi, ça c’est bon, et le gentil serveur me demande si on veut du « vinho » …Point du tout, nous sommes raisonnables et je lui explique dans cet espagnol parfait qui me caractérise désormais que «NO, NO, suficiente déjà bu DOS CERVEZAS, nicht nicht  kein de plus, ce serait pécher ! »
Parallèlement, Mumu lui commande de « l’agua CON gas », eau gazeuse donc, pendant que Didile nous observe toutes deux de son air étonné, renfrogné et chafoin (mais si, je lui ai pardonné, je ne fais qu’exposer les faits !). Le serveur (qui n’a visiblement aucun don pour les langues) est revenu derechef avec deux bières (et de l’eau plate) sous le regard ébahi de mes copines à qui j’ai coupé la chique d’un impérieux « pas un mot, j’assume ! » qui fera leurs choux gras, je passe le quart d’heure de fou-rire, ma honte a effacé celle de Mumu et de son agua sin (sans) gaz. Elles m’ont un peu aidée mais puisque « j’ai assumé », j’ai dû m’enquiller une troisième bière. La remontée sous les toits fut difficile.

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Nous nous écroulons rapidement, comptant sur un sommeil réparateur, vélux ouvert pour chercher un peu de fraîcheur (puisque la personne de petite taille est allergique à la clim) et nous avons pris la saucée, pluie d’abord, orage puis grêle, ce fut donc une nuit hachée et agitée entre fermeture précipitée des fenêtres, séchage de la salle de bain et bruit des grêlons sur les vitres…
Bière – 7
Ampoule - persistante
Merlu – 4

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