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14 mai 2020

JOUR 11 - 10 septembre 2018 Sarria - Portomarin (25km)

JOUR 11
10 septembre 2018  Sarria - Portomarin (25km)
La Compostela, certificat de pèlerinage, est acquise à ceux qui peuvent justifier des 100 derniers km à pied ou 200km à vélo. En tant qu’aristocrates du Camino, de ceux/celles qui ont fait une des voies d’un bout à l’autre (plus de 1500km  pour nous par la Via Podiensis et le Camino frances), nous toisons avec dédain ces opportunistes qui débarquent en masse pour effectuer sans gloire un parcours de santé et qui transforment notre aventure en voyage organisé… C’est une moyenne de mille pèlerins par jour qui arrivent à Saint-Jacques dont 90% prennent le départ à Sarria. Ils ont des chaussures neuves, des petits sacs à dos tous propres, certains sont en tenue de ville, et  ils caquètent pendant tout le trajet, rendant ces derniers km plus pénibles que tout ce qu’on a rencontré jusque là. Cent km, on  a du mal à réaliser … Cinq étapes et ce sera la fin de cinq années de rigolade, d’efforts, de joie, de « j’en chie », de rencontres, de découvertes.
N’allons pas trop vite et partons de l’hôtel Roma dans la brume matinale en compagnie de tous ces néo-pèlerins en direction de la borne des 100 à a Brea, 15km après Sarria.
Nous sortons de la ville par le pont médiéval  d’a Aspera et traversons Barbadelo, Rente, Peruscalo, Belante.
En marchant rapidement, notre entraînement commando nous permet de doubler une bonne partie des « vacanciers » et nous retrouvons un peu de calme et un chemin agréable, sentier empierré et traversées de villages dont les « horreos », greniers à grains sur pilotis,  volent la vedette aux églises.
 

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Un groupe de cavaliers est de la partie, première étape visiblement vu la fraîcheur physique et l’excitation des montures. Au fil des jours, nous les croiserons régulièrement jusqu’à Santiago où les chevaux, rincés, feront moins les marioles.
À a Brea, nous sacrifions à la tradition de la photo devant la borne 100 et repartons au pas de course jusqu’à une terrasse accueillante, quelques km avant Portomarin.
 

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Pas d’ensalada mixta à cet endroit, nous accompagnons notre thé d’un morceau d’empanada au thon, et si nous ne le savons pas encore, ce repas va lourdement peser sur la suite de notre rando.
Nous arrivons à la destination du jour par un sentier de chèvres, littéralement ! Escalier étroit creusé  dans la roche le long d’un mur de pierrailles, parois inégales qui se rétrécissent, heureusement que nous avons semé le gros de la troupe, c’est tranquillement que nous descendons précautionneusement jusqu’à la route qui mène à Portomarin.
L’emplacement du village a été englouti à la construction du réservoir de Belesar en 1962, les nouvelles maisons sont érigées sur les hauteurs et les bâtiments historiques ont été démontés et reconstruits pierre par pierre !  L’église Saint Nicolas conserve, gravés sur ses murs, les chiffres qui ont permis de la remonter à l’identique.
Nous traversons le long pont qui traverse le rio Minho et entamons l’ascension de l’escalier de pierre ancien et sa petite chapelle Las Nieves, en forme d’arche qui surplombe les 54  marches, pour entrer dans la place.
 

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La pension Arenas est en face de l’église, sous les arcades des bâtiments neufs qui bordent la rue.
Muriel, qui n’en peut plus de souffrir de ses ampoules récidivantes, se précipite avec Odile dans le magasin de chaussures de sport pendant que je profite de la douche dont je rêvais depuis un moment après cette marche sous un franc soleil.
Quand elles reviennent, je vois à la tête d’Odile qu’il s’est passé un évènement réjouissant. Mumu, elle, fait une entrée fracassante en menaçant d’attenter à la vie de la première qui se moque… Et je comprends mieux la mine de rongeur  ricanant de la rabougrie (et pan, dans tes dents, c’est de la part de la boule…).
Les Nike aérées noires et grisouilles, semelle blanche et virgule jaune fluo (taille 41 pour l’aisance) ont l’air de sortir des étagères du Secours Catholique… Ou du placard de Pipo et Mario… S’ils lui font rire l’orteil, c’est le principal et c’est le but avoué, ils appellent cependant nos quolibets jusqu’à ce qu’elle nous traite de « pétasses », ce qui n’est pas bon signe. Sus à l’apéro en attendant l’ouverture de l’église pour tamponichage.
 

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Bière insipide, une, deux,  mais agrémentée de délicieux poulpe grillé, nous attaquons le menu du pèlerin qui comporte étonnamment du terneras et du merluzza. Sur ce nous partons nous coucher en riant sous les draps à l’évocation de la bonne journée que nous allons passer demain à chaque pas de ces discrètes chaussures.
 

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Ce projet plaisant va être vite déjoué par le retour de la vengeance de l’empanada au thon du déjeuner.
Mumu a mangé la part restante d’une des tourtes déjà coupée, Odile et moi ayant inauguré un nouveau plat entamé pour l’occasion. Nous pensons que là se situe la « fatal error », puisqu’elle seule se retrouve pliée en deux au milieu de la nuit, à courir dans la salle de bain pour se vider entre deux élancements douloureux.
Bière – 21
Ampoule –  insupportable
Merlu – 7
 
 

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