JOUR 13 - 12 septembre 2018 Palas de Rei – Castaneda Arzua (Dombodan) (23km)
JOUR 13
12 septembre 2018 Palas de Rei – Castaneda Arzua (Dombodan) (23km)
La convalescente est courageuse, elle s’enveloppe le petit orteil, remet ses chaussures de marche (même pas les nouvelles qui en plus d’être laides ne lui soutiennent pas la voûte plantaire) et prend le départ pour Castaneda.
Le chemin est agréable, bordé d’eucalyptus odorants, passant dans les villages entre les horreos de toutes tailles - rectangulaires, carrés, en brique, en bois, naturels, peints - qui attirent le regard.
Un fier caballero nous double au trot sur son coursier bien accommodant puisqu’en senestre, il tient un cheval dont le bout de la longe est attaché au haut de la queue de sa monture …
Casanova, Leboreiro, Furelos : nous arrivons à Mélide par un joli pont de pierre et déjeunons dans un petit café d’une ensalada mixta aux tomates « de jardin », ce qui change tout ! C’est le frère généreux du propriétaire au strabisme divergent qui nous régale, nous leur faisons force signes d’approbation en levant le pouce et reprenons notre route dans les eucalyptus.
Bizarrement, la foule des 100km a quelque peu faibli, certains sont morts sans doute, ou ont décidé de faire le trajet en bus. Eh oui, il y a des bus qui ramassent les pèlerins et les emmènent d’un troquet à l’autre… «A cada uno su camino» comme on disait plus haut, celui là ne nous fait pas envie ! Dans les senteurs d’eucalyptol, nous atteignons Castaneda où le propriétaire de la casa rural du soir doit venir nous chercher.
Il arrive, un peu sergent Garcia, au volant de son break moins confortable que le taxi de José Luis, mais Mumu réussit sa méditation et il nous emmène à bon port à une quinzaine de km de là, hors du chemin de Compostelle, dans un gîte rural fabuleux, au calme entre jardins et champs cultivés.
Nous baragouinons mutuellement et comprenons malgré tout qu’il fait pousser du maïs pour produire un aliment qui nourrit les nombreuses vaches de la région, celles qui donnent le bon lait servant à fabriquer le fromage d’Arzua que nous aurons l’occasion de goûter ce soir.
La casa das Corredoiras à Dombodan est un paradis, une maison et ses granges restaurées avec goût, un confort parfait et un accueil chaleureux.
Madame sergent Garcia nous souhaite la bienvenue avec un verre de « licor de hierbas » faite maison, tourbillonne autour de nous pour savoir ce qu’on veut manger et à quelle heure, nous fait visiter notre appartement ( 2 chambres, un lit de princesse en bois sculpté surmonté d’une coquille Saint Jacques) et nous laisse nous installer, arpenter le jardin d’où elle tire tous les fruits et légumes qu’elle cuisine et visiter l’horreo ouvert et aménagé où on peut s’entraîner à égrainer les épis de maïs avec une machine à manivelle.
Sur la terrasse, nous nous désaltérons d’eau gazeuse pour Mumu prudente et d’une seule bière pour Odile et moi (quelle tempérance !).
Le menu du pèlerin est délicieux, une salade de légumes du jardin pour trois et Mumu et moi nous régalons de spaghettis aux palourdes et goûtons le fameux et excellent fromage d’Arzua.
Une nuit de sommeil dans le calme de la campagne, c’est un luxe réparateur que nous apprécions et même si Mumu subit encore un peu la fin de ses désagréments digestifs, elle tient le bon bout !