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14 mai 2020

JOUR 8 - 7 septembre 2018 Ambasmestas – O Cebreiro (15km)

JOUR 8
7 septembre 2018  Ambasmestas – O Cebreiro (15km)
Aujourd’hui, c’est le grand jour ! On nous rebat les oreilles depuis le début du Camino Frances de cette fameuse montée du O Cebreiro, plus exigeante que celle de Saint-Jean-Pied de Port paraît-il, la preuve, tous les guides préconisent d’en faire une étape courte, notre Samuel aussi ! Bien, bien, ce sera donc 15km (un suppo et au lit).
Un peu de ville pour commencer, il faut traverser Vega de Valcarce (630m d’altitude), puis Ruitelan, Las Herreirias où nous écrivons nos souhaits sur une feuille roulée que nous accrochons dans l’arbre à vœux.
 

Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image030  Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image032  

 

Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image034

 
Le paysage change, l’herbe verdit,  la  petite route de campagne commence à grimper pour de bon. Nous atteignons à 900m La Faba pour savourer un jus d’orange fraîchement pressé. Nous y repérons un guide local, chargé d’accompagner une pèlerine venant d’Asie. Il porte un sac à dos qui renferme visiblement ses affaires et celles de la jeune fille, n’a pas de vêtements ou de chaussures spécialement adaptés, s’arrête de temps en temps pour fumer sa clope et  monte au pas de charge en doublant tout le monde. Pendant ce temps, la demoiselle hagarde essaie de le suivre sans s’étouffer. Quand il a fini de tirer sur son mégot, il la voit arriver de loin, rouge et haletante, et repart en cavalant. Je ne sais pas s’il tentait de la semer ou de l’achever, nous le perdrons définitivement de vue avant l’arrivée, espérant que la demoiselle ait survécu à son Koh Lanta.
 

Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image036  Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image038

 
À partir de la Faba, le sentier de montagne empierré s’élève en pente raide, il faut marcher, respirer, marcher, respirer sans se poser de questions. Trois kilomètres d’escalade nous mènent en ordre dispersé jusqu’à La Laguna ou se repose la statue de bronze de la randonneuse assise.
Persuadées de n’avoir abordé que le début des difficultés, nous prenons place sur une terrasse pour déjeuner d’une ensalada mixta pendant que le guide sadique boit sa bière et fume en attendant sa cliente exsangue pour repartir de plus belle dès qu’il l’aperçoit.
Pendant le repas, c’est l’heure de la sortie des vaches qui font la richesse et la réputation de la région. La Rubia galega et la Cachena aux longues cornes  fournissent un lait triple crème avec lequel on fabrique les fromages de Cebreiro (une sorte de brousse) et d’Arzua qui sont des délices. Elles passent nonchalamment, lestées de leurs cloches tintantes, à l’exception des dernières de la file, beaucoup plus pressées, nous comprenons vite pourquoi en assistant à l’intervention du chien de berger dressé à pincer la retardataire au jarret.
Aparté : les chiens gardiens des troupeaux dans les monts du Leon en Castille y Leon et en Galice sont des bergers allemands. Des vrais, superbes, pas transformés par des lubies d’éleveur, au dos droit et à la croupe fière. Plusieurs fois nous avons croisé un vieux chien et son élève, chiot en formation. Ils font leur boulot avec application, les vaches, leur maître, le reste du monde n’existant pas à leurs yeux, Mumu la cynophile l’a appris à ses dépens, collectionnant les « vents » canins.
 

Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image040  Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image042

 

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Après ce spectacle improvisé, nous reprenons la grimpette dans la lande et les bruyères en se demandant ce qui nous attend… En fait un sentier large et agréable, des vues à couper le souffle sur les montagnes et les vallées couronnées de nuages, l’apparition de la borne qui délimite l’arrivée en Galice et celle qui inaugure la série de repères pour le pèlerin, frappée de la coquille du Camino  indiquant périodiquement le nombre de km restant jusqu’à Santiago. Et nous arrivons à O Cebreiro … Quoi ? Déjà ? C’était ça la montée du siècle ? Franchement, je ne vois pas comment on peut comparer cette promenade de santé à l’étape de Saint-Jean Pied de Port à Roncevaux !
Qu’importe, nous avons quartier libre cet après-midi pour nous installer dans les deux chambres de la Casa Carolo, profiter de la vue magnifique, visiter le village très (trop ?) touristique, tamponicher à tout va et écrire des cartes postales.
 

Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image048  Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image050

 

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Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image056

 
Une bière trop lègère (la Mahout, liquide insipide) en appelle une autre accompagnée d’une assiette de poulpe, puis un menu du pèlerin qui propose étonnamment du terneras et du merluzza.
Nous acceptons le vin (compris dans le menu) mais Didile (la nabote) n’est pas tentée, Mumu échange donc son verre d’eau contre le verre de vin d’Odile qui fait remarquer que « ça, c’est une vraie amie », à quoi je rétorque « non ! Ça, c’est une vraie alcoolique », ce qui  suffit à mettre en joie notre lilliputienne pour la soirée…
 

Compostelle 2018 : d'Astorga à Santiago de Compostela - Le récit Image058

 
De retour dans nos appartements (deux chambres contigües) nous sommes plutôt gaies et quand je pars demander l’heure de départ des bagages, pleine de bon sentiments et d’un pas décidé pour éviter à Odile de redescendre au restaurant,  qu’en route je me souviens que je ne parle pas espagnol, et que je fais demi-tour, déconfite, l’anecdote, pourtant anodine, suffit à nous faire rire comme des gamines.
Couchées inquiètes dans le brouhaha du bar proche, à 22h30 le silence se fait brutalement et nous sombrons dans le pays des rêves…
Bière – 15
Ampoule – carrément désagréable
Merlu – 5

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